Production d’énergie décarbonée

Vous trouverez ci-dessous les propositions des candidats pour la production d’énergie décarbonée. Nous les présentons de manière descriptive, sans juger si elles sont suffisantes ou si elles pourront être mises en œuvre sur le quinquennat.

Dernière mise à jour : 19 avril 2022

Les propositions des candidats 

Anne Hidalgo

Anne Hidalgo se positionne pour un mix énergétique 100 % énergies renouvelables « aussi vite que possible » et sans relance du nucléaire, qu’elle considère comme une « énergie de transition ». Elle ne donne pas d’informations sur le financement des investissements dans les énergies renouvelables, en particulier sur le montant payé par les consommateurs via la CSPE. Elle souhaite mettre en place une loi de programmation quinquennale sur les énergies renouvelables, déclinée en schémas régionaux ainsi que de « donner une valeur contraignante à la Programmation pluriannuelle de l’énergie », avec restitution annuelle de la progression devant le Parlement.

Yannick Jadot

Yannick Jadot se positionne pour un mix énergétique 100 % renouvelable, avec des objectifs de développement du photovoltaïque, de l’éolien et du biométhane sur le quinquennat. Il prévoit pour cela une enveloppe de 4 Mds€/an, mais ne précise pas l’impact pour les consommateurs. Pour mener à bien ces investissements, il souhaite nationaliser EDF, accompagner les territoires et développer les « communautés d’énergie citoyenne et renouvelable » avec l’objectif que 15 % des Français deviennent coopérateurs d’un projet d’énergie citoyenne. Il entend par ailleurs tripler le fonds chaleur pour soutenir le développement de la chaleur renouvelable.

Notons par ailleurs que le candidat a plusieurs propositions pour accompagner la sortie du nucléaire, avec des mesures pour la reconversion des salariés concernés et le développement d’une filière d’excellence dans les métiers du démantèlement.

Marine Le Pen

Marine Le Pen souhaite investir dans l’hydrogène et « relancer » l’hydroélectricité, ainsi que le nucléaire. Sur ce dernier sujet, elle propose de rouvrir la centrale de Fessenheim, de construire avec cinq paires de nouveaux réacteurs EPR pour une livraison à partir de 2031 et cinq paires pour 2036, d’installer des petits réacteurs modulaires à partir de 2031, et de relancer le projet Astrid sur les réacteurs de quatrième génération. Elle ne donne aucune information sur la contribution relative de l’Etat, des producteurs d’énergie et des consommateurs d’électricité au financement de ces développements.

Elle précise par ailleurs qu’elle supprimera le dispositif d’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) et « sortira sans délais du marché européen de l’électricité ».  

Au sujet des énergies renouvelables, elle propose d’arrêter les projets éoliens et démanteler progressivement les parcs existants « à la charge des installateurs ». Elle souhaite également « supprimer les subventions aux énergies intermittentes »Alors que l’essentiel du soutien public actuel à l’éolien et au photovoltaïque va à des investissements déjà réalisés, elle ne précise pas comment elle compte renégocier les contrats en cours avec les porteurs de projet. 

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron propose de développer conjointement le nucléaire et les énergies renouvelables. Au sujet du nucléaire, il souhaite prolonger la durée de vie des centrales existantes au-delà de 50 ans, lancer la construction de 6 nouveaux EPR avec mise en service du premier réacteur en 2035 et lancer les études sur la construction de 8 EPR additionnels. Il compte sur EDF pour construire et exploiter les nouveaux EPR, grâce à des « financements publics massifs de plusieurs dizaines de milliards d’euros ». Dans la réponse à notre questionnaire, l’équipe d’Emmanuel Macron précise que « les nouveaux réacteurs nucléaires seront financés par des fonds propres et des prêts à taux État ». Par ailleurs, Emmanuel Macron entend soutenir le déploiement de petits réacteurs modulaires et poursuivre la recherche sur les réacteurs de troisième et quatrième générations.  

Au sujet des énergies renouvelables, Emmanuel Macron a annoncé des objectifs de déploiement à horizon 2050 pour certaines filières – solaire, éolien en mer et éolien terrestre. A noter que pour l’éolien terrestre, l’objectif annoncé pour 2050 correspond à peu de chose près à l’objectif de déploiement actuellement prévu pour 2028. Emmanuel Macron précise que les choix sur la production d’énergie seront faits au niveau local, avec « une planification déclinée dans chaque territoire, par les régions, départements, communes » et compte augmenter les effectifs des services instructeurs aux niveaux national et local. Il entend également réduire les délais de déploiement avec « une loi d’exception », pour que « toutes les barrières règlementaires [soient] levées à partir du moment où les projets sont acceptés localement. » Il ne donne pas d’informations sur le financement des investissements dans les énergies renouvelables, en particulier sur le montant payé par les consommateurs via la contribution au service public de l’électricité (CSPE).   

Emmanuel Macron entend par ailleurs « changer la formation des prix au niveau européen, en particulier [les] prix de l’électricité, et remplacer le dispositif d’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) par « une nouvelle régulation de l’électricité nucléaire ». Enfin, pour soutenir le développement de la chaleur renouvelable, il prévoit d’augmenter le fonds chaleur de 400 M€/an. Il entend par ailleurs nommer un ministre délégué sous l’autorité de Matignon en charge de « la planification énergétique », sans toutefois donner de précision quant à ses missions.

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon se positionne pour un mix énergétique 100 % renouvelable en 2050. Les investissements nécessaires sont chiffrés à 10,6 Mds€/an, et seraient portés par le « pôle public de l’énergie » issu de la nationalisation d’EDF et d’ENGIE. L’impact sur les consommateurs n’est toutefois pas explicité. Jean-Luc Mélenchon entend par ailleurs revenir sur la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz, et doubler le fonds chaleur pour soutenir le développement de la chaleur renouvelable.

Le candidat a plusieurs propositions pour accompagner la sortie du nucléaire : démantèlement à la charge du pôle public de l’énergie, compensation de la perte de recettes fiscales pour les collectivités locales concernées, reconversion des bassins de vie et des travailleurs du nucléaire… Le coût de ces mesures a été estimé par son équipe à 2,2 Mds€ sur le quinquennat.

Valérie Pécresse

Valérie Pécresse souhaite supprimer l’objectif de baisse de la part du nucléaire à 50 % du mix électrique, lancer la construction de 6 EPR « dont 4 à démarrer d’ici 2035 » et soutenir le déploiement de petits réacteurs modulaires et relancer la recherche sur les réacteurs de quatrième génération. Elle ne précise pas à ce stade comment l’Etat contribuera au financement de la relance du nucléaire.  Elle compte également « développer l’hydroélectricité », en renouvelant les concessions existantes pour 50 ans en contrepartie d’un investissement de modernisation, développer les biocarburants et le biogaz et augmenter le fonds chaleur pour le porter à 500 M€/an.

Elle veut enfin « [réexaminer] les projets éoliens non consensuels », « plafonner les taxes pour subventionner les renouvelables et les raccordements » et propose de mettre en place une loi de programmation pluriannuelle à horizon 2050 (contre 2028 pour la programmation actuelle).  

Éric Zemmour

Éric Zemmour veut relancer le nucléaire et supprimer l’objectif de baisse de la part du nucléaire à 50 % du mix électrique. Il souhaite prolonger la durée de vie du parc existant à soixante ans voire plus, et lancer la construction d’au moins quatorze nouveaux EPR à horizon 2050 sans préciser la contribution de l’Etat à leur financement. Il entend également soutenir le développement des réacteurs de modulaires de petite taille et relancer la recherche sur les réacteurs de quatrième génération et sur la fusion nucléaire.

Concernant les énergies renouvelables, il veut arrêter les projets éoliens terrestres et maritimes « actuels et futurs », et rediriger le soutien public à l’éolien et au solaire vers la géothermie, les réseaux de chaleur et les pompes à chaleur. Alors que l’essentiel du soutien public actuel à l’éolien et au photovoltaïque va à des investissements déjà réalisés, il ne précise pas comment il compte renégocier les contrats en cours avec les porteurs de projet. Il compte par ailleurs s’opposer à la mise en concurrence des barrages hydroélectriques et « lancer un plan d’investissement pour optimiser les installations existantes ». 

Enfin, Eric Zemmour propose de remplacer le dispositif d’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) par un « nouveau tarif régulé pour l’électricité nucléaire ». 

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