Transition agricole et alimentaire

 

Plus d’une centaine. C’est le nombre de propositions sur l’agriculture et l’alimentation recensées jusqu’à maintenant par I4CE dans son décryptage des programmes de sept candidats à l’élection présidentielle – Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour.  L’analyse de ces propositions par les experts agriculture-alimentation Claudine Foucherot et Lucile Rogissart d’I4CE révèle des consensus et de profondes divergences. Elle montre aussi la difficulté à élaborer des propositions pour enclencher des changements de comportement des consommateurs et, dans le contexte de guerre en Ukraine et de hausse des prix de l’alimentation, la montée en puissance de l’enjeu d’accès à l’alimentation.

Des visions fondamentalement différentes 

Dans leurs programmes ou en déambulant dans les couloirs du Salon de l’Agriculture, les candidats ont eu l’occasion d’expliciter leur vision de l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation française. Tous se sont exprimés en faveur d’un développement de la filière bio, de produits « de qualité » et pour une forme de relocalisation de la production alimentaire afin de renforcer l’autonomie de la France. Tous aussi veulent une meilleure rémunération des agriculteurs, ne serait-ce que pour rendre plus attractif ce métier et faire face aux nombreux départs à la retraite dans les prochaines années.

Néanmoins, force est de constater la persistance de deux visions très différentes, d’un clivage que la guerre en Ukraine remet sur le devant de la scène. D’une part il y a ceux qui veulent produire plus avec moins (moins de pesticides, moins d’engrais) en pariant sur des innovations techniques et numériques (sélection variétale, agriculture de précision, etc.). C’est le cas d’Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour. Et d’autre part ceux qui assument de produire moins mais mieux, en misant sur des changements de comportements tout le long de la chaîne alimentaire qui ne se feront pas tout seul. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et d’Anne Hidalgo.

Changer l’approvisionnement des cantines : une mesure récurrente… sans financements

Quelle que soit leur vision de l’agriculture et de l’alimentation de demain, tous ont identifié la restauration collective comme un puissant levier d’action publique. Rappelons que les subventions publiques à la restauration collective sont de l’ordre de 5Mds€/an et que la loi Egalim de 2018 a fixé comme objectif d’avoir 50 % de produits de qualité dont 20 % de produits bio dans les cantines, et un menu végétarien hebdomadaire d’ici 2022. Les candidats entendent rehausser cette ambition : plus de produits locaux et de « qualité » chez tous les candidats, et encore plus de bio et moins de produits carnés chez certains.

Ils sont moins nombreux néanmoins à chiffrer les besoins de financements publics additionnels pour atteindre ces objectifs. Or, afficher des objectifs ambitieux ne suffit pas, il est nécessaire d’y adosser des moyens (Ademe, 2021). Sans cela, il sera difficile de les atteindre : la France n’a ainsi accompli depuis 2018 que la moitié du chemin pour respecter les objectifs de la loi Egalim.

Réorienter les aides publiques ou mobiliser de nouveaux financements privés ?

Les aides de la Politique agricole commune (PAC) sont un autre levier important pour transformer l’agriculture et l’alimentation. Elles représentent, en France, environ 9 Mds€ de subventions chaque année et sont déterminantes pour la rentabilité de nombreuses exploitations. Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon proposent, à budget constant, de réorienter ces aides vers – globalement – des systèmes agroécologiques.

  Plutôt que de réorienter les aides de la PAC, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse souhaitent mobiliser des financements privés pour soutenir la transition agricole. Pour cela, les candidats misent sur la rémunération carbone. L’Union européenne, sous l’impulsion notamment de la Présidence française du conseil européen, est en effet en train de créer un cadre de certification des réductions d’émissions et de la séquestration carbone réalisées par les agriculteurs, certification qui leur permettra de vendre des crédits carbone à – par exemple – des entreprises cherchant à compenser leurs émissions. Ce dispositif ressemble beaucoup au Label Bas Carbone lancé il y a quelques années par la France. S’il est pertinent de diversifier les sources de financements pour la transition du secteur agricole, il est néanmoins peu probable que le marché de la compensation carbone devienne une source de financement majeure, d’autant plus si la compensation reste volontaire.

Les candidats s’intéressent – et c’est encourageant – aux dettes des agriculteurs

La reprise ou la renégociation de la dette des agriculteurs fait une entrée remarquée dans les programmes de deux candidats : Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Celle-ci bénéficierait, pour le premier, aux agriculteurs passant au 100 % bio, pour le second aux « systèmes les plus autonomes ». Ces propositions sont bienvenues dans la situation actuelle où les dettes accumulées par les agriculteurs verrouillent le système. Il faut sans cesse investir pour rester compétitif à l’international et une fois les investissements réalisés il faut les amortir, ce qui freine les logiques de diversification et d’extensification.  

L’avenir de l’élevage en débat

Le secteur de l’élevage est fortement émetteur de gaz à effet de serre, et pour réussir à diviser par deux les émissions de l’agriculture, la Stratégie nationale bas carbone prévoit une réduction de l’ordre 25-30 % du cheptel bovin à horizon 2050. Cette diminution du cheptel est requise dans tous les scénarios existants, qu’ils soient climato-centrés ou multi-enjeux (Ademe 2021), orientés “sobriété” ou “tech” (Ademe 2021). Elle peut se faire en diminuant le nombre d’exploitations et/ou le nombre d’animaux par exploitation.

Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon évoquent explicitement la baisse du cheptel et font des propositions qui vont dans ce sens. Anne Hidalgo et Emmanuel Macron se prononcent pour une alimentation avec « moins mais mieux de viande » sans toutefois décrire les moyens pour y arriver. Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Eric Zemmour ne disent rien sur le sujet. Bref : l’avenir de l’élevage est loin de faire consensus. Et tant que la baisse du cheptel sera perçue comme contraire à la prospérité de la filière élevage, il y a fort à parier que cela restera le cas.

Consommation : peu de propositions pour les changements de comportements mais beaucoup pour l’accessibilité

La transition ne pourra se faire sans une réorientation de la consommation des ménages : le poids de leurs dépenses dans le financement du système alimentaire est en effet écrasant. Les changements de consommation qui s’imposent sont significatifs, et ils n’adviennent pas spontanément, en tout cas pas suffisamment rapidement. Les propositions des candidats pour impulser ces changements – au-delà de celles qui concernent la restauration collective – sont malheureusement rares. Ils misent presque exclusivement sur l’information des consommateurs, dont l’efficacité n’est pas toujours certaine. Et si certains candidats font par ailleurs des propositions sur la réglementation de la publicité ou l’éducation à l’alimentation, elles concernent uniquement l’enjeu nutritionnel (manger moins gras, moins sucré, moins salé) et non environnemental. De manière générale, ces propositions semblent éloignées des changements de comportement massifs à enclencher, en particulier chez ceux qui partagent la vision du « moins mais mieux ».

  La question de l’accessibilité économique de l’alimentation « durable » est, elle, posée par nombre de candidats. Et c’est une bonne chose : une partie non négligeable de la population est déjà en insécurité alimentaire, et une alimentation plus durable peut devenir plus coûteuse. Si plusieurs candidats entendent répondre à ce défi en augmentant les salaires et/ou les minimas sociaux, on trouve également dans les programmes des mesures spécifiques à l’alimentation : augmentation des volumes de l’aide alimentaire chez Marine Le Pen, expérimentation d’une garantie universelle d’accès à des aliments avec Jean-Luc Mélenchon, mise en place d’un chèque alimentaire Emmanuel Macron et Anne Hidalgo (à titre expérimentale pour cette dernière). Plusieurs candidats envisagent aussi de traiter le problème en agissant sur les prix, que ce soit avec une TVA réduite ou à 0 % sur le bio (Anne Hidalgo, Yannick Jadot) ou par l’encadrement des prix et des marges (Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen). Les candidats mobilisent ainsi plus ou moins les quatre stratégies d’action pour une alimentation durable et accessible à tous que nous avons identifiées avec l’Iddri.

 Un consensus sur le commerce

 Finissons notre analyse en revenant sur la relocalisation de la production agricole, que tous les candidats veulent favoriser. Elle passe notamment, dans la quasi-totalité des programmes, par la réciprocité des normes sur les produits agricoles et alimentaires importés. Si ce chantier a déjà été entamé au niveau européen par la Présidence française, rien n’assure qu’elle en vienne à bout d’ici le 1er juillet 2022. Les blocages en vue sont nombreux : risques de mesures de rétorsion de la part des partenaires commerciaux, difficile mise en œuvre des contrôles et de la traçabilité des produits… (Agriculture stratégies 2021). Le prochain Président ou la prochaine Présidente aura encore du pain sur la planche.

Les propositions des candidats 

Vous trouverez ci-dessous les propositions des candidats pour la transition agricole et alimentaire. Nous les présentons de manière descriptive, sans juger si elles sont suffisantes ou si elles pourront être mises en œuvre sur le quinquennat.

Dernière mise à jour : 07 avril 2022

Anne Hidalgo

Anne Hidalgo défend un modèle agricole tourné vers plus d’agroécologie, de bio et avec « moins mais mieux de viande ». Pour cela, elle souhaite réorienter les aides issues de la Politique agricole commune (PAC) à budget constant : elle souhaite renforcer le soutien aux petites et moyennes fermes avec beaucoup de main d’œuvre, cibler les aides vers les modèles agroécologiques, renforcer le soutien à l’agriculture biologique. Les pouvoirs publics finançant l’alimentation dans la restauration collective, ils ont là aussi un levier financier : Anne Hidalgo propose une généralisation de la tarification sociale dans la restauration collective accompagnée d’une enveloppe de 100 M€/an, dont la moitié sera dédiée à la qualité de l’alimentation.

Pour aider les ménages modestes à faire face à la hausse des coûts associée à une alimentation plus durable, Anne Hidalgo propose d’expérimenter des « chèques alimentation durable » dans des territoires volontaires. Les dépenses publiques associées à cette phase pilote sont estimées à 10 M€/an. Par ailleurs, elle propose de porter au niveau européen une réduction des taux de TVA pour les produits « verts », dont ceux issus de l’agriculture biologique.

Sur la question de l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre, Anne Hidalgo met en avant un objectif de consommer « moins mais mieux de viande ». Elle propose d’accompagner les éleveurs notamment via la réorientation des aides de la PAC, et souhaite tripler les aides à la « formation et l’accompagnement des éleveurs dans la transition des exploitations ».  Elle propose par ailleurs de mettre en place un plan au niveau européen pour améliorer l’autonomie en protéines végétales.

Anne Hidalgo a d’autres propositions pour accompagner plus généralement la transition agricole et alimentaire : elle propose par exemple « une grande clarification des labels et étiquetages » pour mieux informer les citoyens, et veut lancer au niveau européen une stratégie alimentaire commune et un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire.

Yannick Jadot

Yannick Jadot se positionne en faveur d’une agriculture biologique et locale et il est favorable à une moindre consommation de viande. Pour accompagner cette transition, Yannick Jadot souhaite réorienter, à budget constant, les aides de la Politique agricole commune (PAC) : il veut notamment renforcer la conditionnalité des aides, changer les éco-régimes et mieux valoriser l’agriculture biologique, tout en favorisant les aides à l’emploi plutôt que les aides à la surface. Il souhaite également rediriger les différentes aides à l’investissement (européennes, nationales et régionales) vers la production de légumineuses dans les zones favorables. Les pouvoirs publics finançant l’alimentation dans la restauration collective, ils ont là aussi un levier financier : Yannick Jadot vise une alimentation 100 % bio, locale et moins carnée dans la restauration collective d’ici 2027, et propose une enveloppe annuelle supplémentaire de 330 M€ pour accompagner les collectivités sur ce sujet.

Pour aider les ménages, et notamment les plus modestes, à faire face à la hausse des coûts associée à une alimentation plus durable, Yannick Jadot propose d’abaisser à 0 % la TVA sur les produits bio. Sur ce sujet, il mise également sur le revenu citoyen et la revalorisation des salaires – notamment du SMIC.

Sur la question de l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre, Yannick Jadot vise une baisse de 15 % du cheptel bovin total en 2035, et déclare vouloir remplacer l’élevage industriel par un élevage agroécologique. Pour cela, il propose de rediriger l’ensemble des aides publiques et en premier lieu celles de la PAC en introduisant un critère de conditionnalité en lien avec la densité animale. Il s’appuie aussi sur des mesures réglementaires comme l’interdiction de toute nouvelle « méga-installation » en élevage.

Yannick Jadot a par ailleurs des propositions plus générales pour accompagner les agriculteurs dans la transition : une prime à la transmission des exploitations pour une installation en système agroécologique, une « Dotation nouvel installé » modulée en fonction de l’engagement agroécologique du projet (avec un âge limite à 50 ans), et une reprise de dette par la Caisse des Dépôts.

Marine Le Pen

Marine Le Pen promeut une agriculture plus locale, favorisant les produits français, avec plus de produits biologiques. Pour progresser dans cette direction, elle ne dit pas comment elle compte réformer les aides actuelles, en premier lieu celles de la Politique agricole commune, mais propose de les compléter par des aides nationales, avec une « attention particulière […] portée à l’élevage, à la production de protéines végétales, au maraîchage et à l’arboriculture ». Elle propose par ailleurs de mettre en place un « plan de soutien de cinq ans propre à l’agriculture biologique », sans en préciser le montant. Elle ne s’exprime pas non plus sur les financements publics accordés à la restauration collective, mais souhaite « contraindre » les cantines à utiliser 80 % de produits français.

Marine Le Pen propose d’augmenter les volumes destinés à l’aide alimentaire des plus démunis », sans préciser la forme que pourrait prendre ce soutien, ni son éventuel fléchage vers une alimentation durable. Elle propose par ailleurs « lorsque l’inflation dépasse d’un point la croissance » de suspendre de la TVA sur 100 produits de première nécessité d’alimentation et d’hygiène (pour un coût estimé à 9 Mds€). 

Elle n’a pas de proposition spécifique concernant l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre.

Elle a des propositions plus générales pour accompagner les agriculteurs : elle souhaite leur garantir des « prix respectueux » de leur travail grâce notamment à une « intervention de l’État dans l’élaboration des indices utilisés pour fixer des prix minimums », et à limitation des marges de la grande distribution. Elle propose également de « renforcer » l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs, de réorganiser le système d’assurance face aux « aléas climatiques et économiques » et de faciliter le stockage de l’eau. Plus généralement sur les questions agricoles et alimentaires, elle souhaite généraliser l’étiquetage de l’origine des produits.

Emmanuel Macron

La vision d’Emmanuel Macron sur l’agriculture comprend plus de bio, plus de local et se base sur « un investissement massif dans l’innovation : robotique, numérique, sélection variétale… ». 

Pour atteindre cette vision, il ne se positionne pas pour une réorientation des aides publiques de la Politique agricole commune (PAC). Il dit vouloir « porter la massification des dispositifs de conversion, notamment vers le bio » et renouveler le soutien public pour « les changements de pratiques agricoles et la recherche d’alternatives pour réduire l’utilisation des pesticides » dans le cadre des plans d’investissement, sans plus de détails. Emmanuel Macron propose également de développer des « contrats de transition agricole par filière », pour définir les solutions et financements à déployer pour atteindre les objectifs environnementaux et climatiques. Enfin, il propose de rémunérer les agriculteurs pour la séquestration de carbone dans leurs sols, grâce à la certification du carbone qu’ils captent et à la vente de crédits carbone. 

Les pouvoirs publics finançant l’alimentation dans la restauration collective, ils ont là aussi un levier financier. En la matière, Emmanuel Macron mentionne l’obligation de respecter des critères de durabilité – « 50% de bio, local ou sous signe de qualité, 60% de viandes et poissons durables en 2024, menus végétariens… », ce qui correspond aux objectifs actuels, mais il ne précise pas l’impact sur les financements publics accordés à la restauration collective. Il propose par ailleurs de porter au niveau européen la défense de produits locaux dans la commande publique. 

Pour aider les ménages modestes à faire face à la hausse des coûts de l’alimentation, Emmanuel Macron propose la mise en place d’un chèque alimentaire, qui « [incitera] aussi plutôt à acheter en circuit court et à acheter français ». Il propose également la mise en place de plans d’autonomie alimentaire dans les territoires ultramarins pour « soutenir l’économie locale et lutter contre la vie chère ». 

Sur la question de l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre, Emmanuel Macron déclare adhérer à l’objectif de consommer « moins mais mieux » de viande, mais ne précise pas de mesures en ce sens. 

Il a des propositions plus générales sur l’accompagnement des agriculteurs : notamment la mise en place d’une loi d’orientation et d’avenir pour « assurer le renouvellement des générations, la formation et l’installation des jeunes agriculteurs », associée à des dépenses publiques additionnelles de 500 M€/an. 

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon se positionne en faveur d’une agriculture biologique et locale et il est favorable à une moindre consommation de viande et plus de protéines végétales. Pour cela, il souhaite réorienter les aides de la Politique agricole commune (PAC) à budget constant, et détaille précisément les modifications prévues : division par deux du paiement de base du premier pilier de la PAC, doublement des éco-régimes pour l’agriculture biologique, triplement des mesures agro-environnementales et climatiques… Il entend par ailleurs doubler les aides à la conversion à l’agriculture biologique et consacrer 3,6 Mds€ supplémentaires à la restauration collective pour y consommer exclusivement des produits biologiques et locaux et y proposer une option végétarienne, mais aussi pour rendre gratuites les cantines scolaires.

Il propose également des mesures pour aider les ménages modestes à faire face à une hausse des coûts associée à une alimentation plus durable, comme « une expérimentation visant à une garantie universelle d’accès à des aliments », notamment des fruits et légumes, dans des magasins de proximité publics ou associatifs. A ce « premier jalon vers une Sécurité sociale de l’alimentation » s’ajoute notamment l’encadrement des prix alimentaires. Il mise également sur la hausse du SMIC pour aider les ménages modestes à acheter des « produits locaux de qualité ».

Sur la question de l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre, Jean-Luc Mélenchon propose d’aider les éleveurs à sortir de l’élevage industriel, avec une enveloppe de 500 M€/an et souhaite interdire la création de grosses exploitations d’élevage (au-dessus de 150 truies ou vaches).

D’autres mesures, dont le coût est également estimé, sont destinées plus généralement à l’accompagnement des agriculteurs, comme la création d’une caisse de défaisance pour reprendre les dettes de ceux qui se convertissent au bio ou encore le triplement du budget consacré à l’installation de nouveaux agriculteurs (y compris au-delà de 40 ans).

Valérie Pécresse

L’agriculture est considérée par Valérie Pécresse comme un secteur pouvant apporter des solutions pour atteindre les objectifs climat de la France. Elle mise pour cela sur une optimisation des pratiques agricoles afin de stocker du carbone et d’être en capacité de produire davantage de biomasse pour décarboner les autres secteurs.

Pour progresser dans cette voie, la candidate propose de rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs, via la vente de crédits carbone. Elle ne précise pas si elle compte réorienter les aides publiques de la Politique agricole commune vers des pratiques durables. Elle ne s’exprime pas non plus sur les financements publics accordés à la restauration collective, mais souhaite que les écoles, hôpitaux ou administrations tendent vers 50 % de produits locaux ou bénéficiant d’un label (bio, pêche durable…).

Valérie Pécresse ne se prononce pas sur l’éventuelle hausse des coûts associée à une alimentation plus durable pour les ménages. Elle mentionne néanmoins des chèques alimentaires ciblés vers des produits locaux.  

Valérie Pécresse n’a pas de proposition spécifique concernant l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre.

Elle a des propositions plus générales pour accompagner les agriculteurs : baisser d’un tiers leurs cotisations vieillesse et baisser le niveau de la taxe foncière sur le non-bâti. Plus généralement sur les questions agricoles et alimentaires, elle propose de favoriser la recherche sur les nouvelles technologies grâce à des partenariats publics-privés notamment pour « gagner le combat contre les dérèglement climatique » ou encore de généraliser l’étiquetage de l’origine des produits.

Éric Zemmour

La vision de l’agriculture durable d’Éric Zemmour est une agriculture plus locale, avec plus de produits biologiques et moins de produits phytosanitaires. Pour progresser dans cette direction, il ne dit pas comment il compte réformer les aides agricoles actuelles, en premier lieu celles de la Politique agricole commune, mais précise qu’il veut les orienter « à la production et l’innovation », et augmenter « le financement de l’innovation en robotique agricole afin de réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère et à l’utilisation de produits phytosanitaires ». Il a aussi pour objectif d’augmenter la part de produits locaux dans la restauration collective, sans plus de précision à ce stade.

Il n’a pas de proposition pour aider les ménages et en particulier les plus modestes à faire face à une hausse des coûts associée à une alimentation plus durable.

Éric Zemmour n’a pas de proposition spécifique concernant l’élevage, secteur très émetteur de gaz à effet de serre.

Il a des propositions plus générales sur l’accompagnement des agriculteurs : notamment d’augmenter la Dotation jeunes agriculteurs, de simplifier les procédures d’installation et d’achat de foncier, et de proposer des formations et des garanties bancaires, ou encore « de faire en sorte que la grande distribution ne puisse plus imposer ses prix aux producteurs » en mettant fin aux regroupements de plusieurs enseignes au sein de centrales d’achat communes. 

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