Réglementation financière et « relance verte »
La pandémie provoquée par le Covid 19 a déclenché une crise économique majeure. Le traitement d’urgence de cette crise s’est largement appuyé sur un recours massif aux instruments fiscaux et monétaires déjà largement utilisés lors de la crise de 2008. Mais la réglementation financière a aussi été mobilisée pour alléger ou assouplir les contraintes prudentielles afin de préserver le financement bancaire des acteurs économiques, notamment ceux les plus touchés par la crise. Ceci illustre les différentes facettes de l’utilisation de la réglementation financière : prioritairement destinée à assurer le fonctionnement efficace des marchés financiers et la stabilité financière, elle peut également être utilisée avec des objectifs de politique économique.
La priorité dans le domaine économique est maintenant d’organiser une relance des activités. Et de nombreuses voix s’élèvent pour demander que cette relance soit une « relance verte » pour s’assurer que le « monde d’après » prenne pleinement en compte les exigences de la lutte contre le changement climatique, exigences qui n’ont pas disparu avec la pandémie.
La réglementation financière a un rôle à jouer dans le cadre de la « relance verte »
Celle-ci a pour objectif d’accélérer le financement de la transition vers une économie bas-carbone et résiliente qui va nécessiter de mobiliser des financements considérables d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone. Pour la France seule, il manque entre 15 et 18 milliards d’euros d’investissements par an d’ici 2023 pour respecter la trajectoire de la Stratégie Nationale Bas Carbone. Les plans de relance français et européen vont largement s’appuyer sur des financements publics. Mais compte tenu de l’ampleur des besoins de financements nécessaires pour la transition, il est indispensable de compléter les financements publics par la mobilisation des financements privés.