Environnement : une « pause réglementaire » nécessaire ?
Emmanuel Macron a certes commis une erreur en demandant une « pause réglementaire » européenne sur l’environnement, estime Benoît Leguet dans cette tribune pour Les Echos, mais il a aussi énoncé une vérité, essentielle au débat.
Disons-le d’emblée. Emmanuel Macron a eu tort de lâcher une bombe rhétorique, jeudi 11 mai , en demandant une « pause réglementaire » européenne sur l’environnement. Et c’est dommage, car il a dit juste après quelque chose d’essentiel, et passé sous les radars des commentateurs : l’Europe et la France risquent « d’être les mieux-disants en termes de réglementation, et les moins-disants en termes de financement ».
Après quatre ans de votes et de décisions européennes sur son Green Deal, l’Europe peut aujourd’hui être vue comme l’entité politique la mieux-disante au monde sur la réglementation pour le climat.
Une « pause réglementaire » de fait
Cela reste insuffisant pour respecter l’Accord de Paris et nombre de négociations européennes déjà engagées vont devoir être finalisées pour donner de la visibilité réglementaire et permettre aux acteurs publics – États et collectivités territoriales – et privés – entreprises et ménages – d’investir sereinement dans la transition. Mais de fait, à un an de l’élection européenne, une forme de « pause réglementaire » va avoir lieu.
Il va falloir des financements publics dans la durée pour accompagner la mise en œuvre de ces réglementations, pour transformer radicalement l’économie en vingt-cinq ans et atteindre la neutralité carbone. Et, « en même temps », pour nous adapter aux évolutions déjà en cours du climat.