Budget 2022 : le climat a besoin de long terme.
Le plan de relance aura permis à la France de faire un effort budgétaire sans précédent pour le climat en 2021 et 2022. Mais il va arriver à échéance alors que les besoins continuent à augmenter. Lutter contre le changement climatique va nécessiter des financements publics importants au cours des prochaines décennies. Dans cette tribune des Échos, pour Benoît Leguet, directeur général d’I4CE, il est indispensable de programmer dans la durée les financements nécessaires pour l’atténuation et l’adaptation pour réduire le cout global de la transition en instituant une loi de programmation des finances publiques pour le climat dès le début du prochain quinquennat.
L’État aura réalisé en 2021 un effort budgétaire sans précédent pour le climat, à hauteur d’une trentaine de milliards d’euros. Au budget de l’État « habituel » s’ajoute en effet le volet climat du plan de relance français, financé par l’Union européenne. Cet effort supplémentaire est prévu pour durer seulement deux ans, alors que les besoins devraient continuer à augmenter. Le plan d’investissement France 2030, dont les contours restent largement à dévoiler, pourrait contribuer à nourrir au cours des prochaines années l’effort budgétaire en faveur du climat, sur la composante « innovation de rupture ».
Mais au-delà de ce volet sur l’innovation de rupture, il faudra également mobiliser des volumes croissants d’argent public pour accompagner les ménages, les entreprises, les collectivités territoriales dans le déploiement des alternatives bas carbone. Or l’argent public est – ou plutôt sera dès la fin du « quoi qu’il en coûte » – une ressource rare . Il faudra certainement dépenser plus d’argent public pour le climat après 2022, et il faudra aussi dépenser mieux, et s’assurer de l’impact de chaque euro public dépensé dans la transition…