Transition climatique : la France se dote enfin des bons outils
Élément indispensable d’une planification écologique, la stratégie de financement était jusqu’à présent précisée année après année dans la loi de finances. Le Gouvernement va désormais élaborer une stratégie pluriannuelle, à même de donner de la visibilité à l’État et aux acteurs privés. Il était temps.
Le projet de loi de finances est arrivé ! Il confirme les engagements d’Élisabeth Borne et d’Emmanuel Macron pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles, avec une hausse des dépenses en faveur de la transition écologique. Les aides à la rénovation des bâtiments, aux transports en commun, aux véhicules électriques ou encore à la transition agricole augmentent de 7 milliards d’euros dans le futur budget 2024 de l’État.
Cet effort « inédit » pour reprendre les termes de l’exécutif… va devoir être poursuivi dans la durée. Le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz évalue en effet les besoins supplémentaires d’argent public pour financer la transition à une trentaine de milliards d’euros par an à horizon 2030. Et dans le même temps, le bouclage budgétaire va devenir de plus en plus compliqué : l’extinction du bouclier tarifaire en 2024 a en effet permis de dégager des marges de manœuvre exceptionnelles.
Comment tenir un tel effort dans la durée ? Deux questions se posent pour les pouvoirs publics : comment l’Etat peut-il anticiper les besoins de financement public, de la part de l’Etat, mais aussi des collectivités locales ? Et comment attirer les financements du secteur privé en lui donnant de la visibilité, et assurer ainsi le bouclage du « plan de financement » de la transition ?