Plus de 800 installations des filières agricole et agroalimentaire concernées par l’EU ETS

18 mars 2013 - Étude Climat

L’agriculture représente 9 % des émissions anthropiques européennes lorsque l’on considère uniquement les émissions de méthane et de protoxyde d’azote émises par l’élevage, les cultures et les prairies. Ces émissions présentent une double contrainte rendant leur inclusion dans le système européen d’échange de quotas (EU ETS) difficile : elles sont diffuses et dépendent d’un ensemble de paramètres pédoclimatiques relativement durs à appréhender.

Lorsque l’on considère l’ensemble de la filière agricole, incluant les activités amont de production d’engrais, de produits phytosanitaires, d’alimentation animale, (etc.) ainsi que les émissions en aval dominées par le secteur agroalimentaire et en considérant également les émissions liées à la consommation d’énergie au sein des exploitations, le bilan de la filière s’alourdit considérablement. À l’intérieur de ce périmètre élargi, certaines sources d’émissions sont incluses dans l’EU ETS. Ce sont principalement les industries agroalimentaires qui sont concernées, mais les producteurs d’engrais, les serres chauffées ou encore les centres d’équarrissage le sont également. Même si la part des émissions de filière agricole et agroalimentaire couvertes par le marché européen d’échange de quotas est minime avec seulement 1,5 % de l’ensemble des émissions entrant dans le périmètre de l’EU ETS, ce sont plus de 800 sites industriels qui sont concernés, soient 8 % des installations couvertes par le système.

La filière agricole et agroalimentaire fait partie des bénéficiaires nets de l’EU ETS sur les deux premières phases (2005-2012), avec un excédent de 33 millions de quotas sur la période 2008-2011.Cet excédent, combiné à l’arbitrage entre quotas et crédits, représente un actif estimé à 495 millions d’euros. Même s’il n’a pas été intégralement valorisé sur le marché, cet actif dépasse très largement les coûts de transactions associés aux procédures de surveillance des émissions (MRV) et à la mise en conformité, estimés à 30 millions d’euros sur la même période. La filière agricole et agroalimentaire a donc trouvé dans le marché européen à la fois une source de revenus supplémentaires et une incitation à déployer des pratiques et des technologies moins émettrices.

Les règles changent à partir de 2013 : l’allocation de quotas est définie à partir de benchmark d’intensité carbone – et non plus basée sur les émissions historiques – et n’est plus entièrement gratuite pour les secteurs ne présentant pas de risque de fuite de carbone. Certaines installations agricoles et agroalimentaires devront donc payer pour une partie de leurs émissions.

Les installations assujetties à l’EU ETS devront alors réduire leurs émissions – certaines ont déjà commencé – pour se mettre en conformité. La principale solution est la substitution d’énergies fossiles par de la biomasse qui est considérée comme neutre en carbone. D’autres solutions commencent à se développer, comme la catalyse à haute température chez les producteurs d’engrais azotés, la récupération de chaleur

Plus de 800 installations des filières agricole et agroalimentaire concernées par l’EU ETS Télécharger
Pour aller plus loin
  • 12/02/2025
    Questions-réponses sur la tarification du carbone

    Réponses aux questions fréquemment posées sur l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de tarification du carbone. Ce travail vise à fournir un outil d’accompagnement soigneusement élaboré pour les juridictions qui envisagent ou développent un instrument de tarification du carbone, avec des questions et réponses (Q&R) axées sur les opportunités qu’ils peuvent apporter, les défis spécifiques, et les choix politiques relatifs à la conception et à la mise en œuvre de la taxation du carbone et des systèmes d’échange de quotas d’émission dans les pays émergents et les économies en développement (EMDEs).

  • 06/12/2024
    Après Bakou, le défi du financement reste entier

    La COP29 de Bakou devait donner un nouveau souffle à la coopération Nord-Sud à travers la négociation d’un nouvel objectif de financement, ou NCQG. À l’issue de négociations conflictuelles, elle livre un accord en demi-teinte, et la lourde tâche de mobiliser les ressources manquantes d’ici la prochaine COP. Le nouvel objectif (300 milliards de dollars d’ici 2035, contre 100 auparavant) représente, une fois l’inflation déduite, un ralentissement de la croissance des flux de financements par rapport à la tendance actuelle. Il est aussi sans commune mesure avec l’estimation des besoins – 1 300 milliards de dollars de financements externes, publics comme privés – qui a guidé les négociations. 

  • 06/12/2024
    Plans de financement : Comment les pays envisagent de financer leur transition climatique

    L’urgence de l’action climatique est chaque jour plus évidente, mais les financements disponibles sont encore très insuffisants pour y faire face. Le premier bilan mondial a mis en évidence un écart croissant entre les besoins des pays en développement et le soutien qu’ils reçoivent, tandis que les économies avancées peinent elles aussi à financer leurs propres ambitions climatiques.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer