Panorama des financements climat en France

2 décembre 2023

Nos logements, nos véhicules, les usines et les fermes, les routes, les canaux et les voies ferrées, les centrales et les réseaux électriques et bien d’autres équipements encore sont le socle permanent de notre économie et de notre vie quotidienne. Ils sont le fruit d’une accumulation, le résultat de décennies – parfois de siècles – d’investissements, et continuent d’évoluer, d’année en année, au fil des dépenses engagées par les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics. Mais aujourd’hui encore, l’usage que nous faisons de ces équipements génère d’importantes quantités de gaz à effet de serre. Réduire durablement nos émissions passe par une transformation rapide, profonde et coordonnée de nos investissements.  

 

Chaque année depuis 2014, le Panorama d’I4CE analyse les dépenses d’investissement en France, recense celles qui contribuent à réduire les émissions, et explore combien il faut investir à l’avenir pour atteindre les objectifs climat et mettre en œuvre sa stratégie nationale bas-carbone. 

 

Cette revue des investissements et de leur mode de financement peut éclairer les citoyens, les professionnels et les élus en dressant régulièrement le bilan et en traçant les perspectives de la transition bas-carbone. 

 

Cette étude répond notamment à une intention exprimée par le Parlement, dans l’article 174 de la Loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015, de disposer d’une information fiable et régulière au sujet des investissements climat, à destination de toutes les parties prenantes.  

 

 

Partenaires

L’Agence de la transition écologique (ADEME) et le Ministère de la transition écologique ont soutenu la réalisation des différentes éditions du Panorama depuis 2015. La Fondation européenne pour le climat a également financé ce projet de 2019 à 2021. En 2016, le projet a également reçu le soutien de Climate-KIC via le programme Ideator.

 

L’édition la plus récente

En 2023, le Panorama confirme la croissance rapide des investissements climat : ils franchissent le cap symbolique de 100 milliards d’euros en 2022, et termineraient l’année 2023 en hausse. Par rapport à 2021, ils progressent surtout dans les véhicules électriques, la production d’électricité renouvelable, les réseaux électriques ou encore la rénovation énergétique des logements. Mais il faudra investir nettement plus pour réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre, de l’ordre de 58 milliards d’euros de plus par an, par rapport à 2022, pour atteindre les objectifs du scénario provisoire de la stratégie nationale bas‑carbone. L’édition 2023 propose en outre une analyse des modes de financement des investissements climat : si la majorité des investissements climat sont réalisés par les ménages et les entreprises, les pouvoirs publics financent un tiers des dépenses en 2022.

 

L’édition la plus récente révise les sources, les méthodes et le périmètre des éditions précédentes. Aussi, les résultats de la dernière édition sont mis à jour pour l’ensemble de la période étudiée. 

 

Les éditions précédentes

En 2022, le rapport met en évidence une augmentation rapide des investissements climat en 2021. Ils atteignent 84 milliards d’euros, soit une hausse de 18 milliards d’euros par rapport à 2020. Toutefois, ce niveau atteint en 2021 reste fragile. Face à des matériaux plus chers, à des prix exceptionnellement élevés des énergies, au manque de main d’œuvre, les ménages, les entreprises et les collectivités ont de plus en plus de mal à entreprendre et à financer leurs projets d’investissements climat. Et malgré leur croissance, les investissements pour le climat restent encore insuffisants. En estimant les investissements climat supplémentaires qu’il faudrait réaliser pour s’engager sur le chemin de la neutralité carbone à partir des scénarios « Transition(s) 2050 » de l’ADEME, il faudra entre 14 milliards d’euros de plus par an pour une transition frugale, et jusqu’à 30 milliards d’euros de plus par an dans un scénario où les progrès techniques préservent les modes de vie.

 

En 2021, le Panorama rapporte les principaux impacts de la crise sanitaire sur les différentes activités bas-carbone. Les investissements climat sont en hausse de 10 % et s’élèvent à 45 milliards d’euros en 2020. La hausse des investissements se concentre sur les voitures électriques et hybrides rechargeables, les investissements climat dans les autres secteurs étant stables ou en baisse. Le niveau global des investissements climat est globalement préservé grâce aux mesures d’urgence prises par les pouvoirs publics. Malgré leur augmentation en 2020, il existe un déficit d’investissement par rapport aux objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone et de la Programmation pluriannuelle de l’énergie. D’ici 2023, il faudrait 13 à 15 milliards d’euros d’investissements publics et privés supplémentaires chaque année. La progression des investissements climat en 2021 et 2022 ne suffirait pas à combler ce déficit.

 

En 2020, l’étude comptabilise 48 milliards d’euros d’investissements climat réalisés en 2019. Les investissements sont en progression au cours des années 2010, mais sont insuffisants au regard des objectifs climat nationaux. Compte tenu du déficit d’investissement persistant et de la crise économique de 2020, les pouvoirs publics doivent mettre davantage de moyens financiers, réglementaires et d’accompagnement, pour rattraper le retard et replacer la France sur la trajectoire de la neutralité carbone.

 

En 2019, le Panorama recense près de 46 milliards d’euros d’investissements climat effectués en 2018. A l’occasion de la parution des nouveaux projets de Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), un nouveau chiffrage des besoins d’investissements est réalisé. 15 à 18 milliards d’euros supplémentaires devraient être mobilisés chaque année pour respecter la trajectoire du second budget carbone (2019-2023). En supposant un modèle de financement identique à celui constaté, la contribution annuelle des pouvoirs publics devra augmenter entre 7 et 9 milliards d’euros.

 

En 2018, les investissements pour le climat dépassent 40 milliards d’euros en France. La publication couvre aussi les investissements défavorables au climat, et fait un focus sur les secteurs du transport, du logement et de la production d’énergie.

 

En 2017, le Panorama recense 14,5 milliards d’euros dans l’efficacité énergétique, 5,9 milliards d’euros pour le développement des énergies renouvelables, et 9,2 milliards d’euros pour la construction et la mise à niveau des infrastructures durables de transport et de réseaux. En 2017, I4CE produit une étude complète en anglais sur les investissements bas carbone entre 2011 et 2017, et quantifie pour la première fois les besoins d’investissements liés aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

En 2016, l’étude recense jusqu’à 32 milliards d’euros investis en faveur du climat en France en 2014. Pour donner un ordre de grandeur, cela représente environ 10% des investissements matériels en France cette année-là.

 

En 2015, le Panorama couvre les années 2011 à 2013, avec des chiffres provisoires pour l’année 2014.

 

En 2014, la première édition du Panorama des financements climat décrypte les enjeux dans cinq secteurs de l’économie en France.

 

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