La planification écologique doit être au cœur des réflexions sur l’avenir de la décentralisation
Au cours de l’automne 2023 deux chantiers au long cours ont été lancés qui impliquent fortement les collectivités locales. D’une part la Première ministre a initié la territorialisation de la planification écologique, par l’organisation de « COP régionales », pour décliner les objectifs nationaux en actions locales portées notamment par les collectivités. D’autre part le président de la République a exprimé le souhait de simplifier l’organisation territoriale de la République, et a confié à Éric Woerth la charge de préfigurer cette réforme. Il serait nécessaire de faire converger ces deux processus tant les sujets climatiques sont et seront structurants dans la conduite des politiques publiques locales, conduisant à de nouvelles relations, notamment financières, entre les différents niveaux de collectivités locales et avec l’État.
Les collectivités locales, communes, intercommunalités, départements et régions, n’ont pas attendu d’impulsion de l’État pour agir en direction du climat. Selon les données de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), leurs investissements dans les secteurs clefs des mobilités, de l’énergie et de la rénovation du patrimoine bâti se sont établis à 7 Md€ en 2022, soit 10 % de leurs investissements totaux. Bien qu’en augmentation depuis 2017, cette action reste très loin des volumes compatibles avec les engagements de la France en matière de réduction des gaz à effet de serre. Parallèlement, l’adoption début 2024 d’un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) doit servir de levier pour que chaque collectivité repense son action en fonction des vulnérabilités propres à son territoire dans une France à + 4 degrés en 2100.