Plan national d’adaptation au changement climatique : qu’en attendre ?
Un projet de plan national d’adaptation au changement climatique, le troisième PNACC, sera présenté par le gouvernement d’ici la fin de l’année comme rappelé lundi par le président de la République. Ce plan devra être ambitieux pour préparer la France à faire face aux impacts du changement climatique. Au-delà de la nouvelle trajectoire de réchauffement de référence (TRACC), que devrait contenir ce plan ? Ce plan devra présenter des mesures concrètes, et y associer un budget suffisant pour leur mise en œuvre. Pour certains chantiers de l’adaptation, certaines mesures déployables à court-terme sont déjà identifiées.
Elles sont de trois ordres : des moyens humains pour l’animation et le pilotage ; une révision à la hausse des moyens de politiques qui contribuent déjà à l’adaptation ; des premières initiatives sans regret déjà mûres. I4CE proposait ainsi en juin 2022 dix-huit mesures qui peuvent être mises en œuvre rapidement et dont le coût pour les finances publiques est de 2,3 milliards d’euros par an.
Néanmoins, pour de nombreux secteurs et territoires, les actions d’adaptation à mettre en œuvre à court comme à plus long terme ne sont pas encore arbitrées, voire même identifiées. Trop souvent, la question de la résilience en climat futur des activités n’est pas posée, y compris lors du financement d’investissements de long-terme. Le PNACC devrait donc exiger des acteurs publics et privés qu’ils réalisent des analyses détaillées de leur vulnérabilité, travaillent à l’élaboration de trajectoires d’adaptation à long-terme, et estiment leurs coûts. I4CE s’est lancé depuis le début de l’année dans une étude ambitieuse permettant de poser un cadre méthodologique pour la quantification des coûts de l’adaptation. Elle apportera de premiers ordres de grandeur pour les secteurs du bâtiment, du transport et de l’agriculture.
Raisonner en climat futur sera une démarche nouvelle pour la grande majorité des acteurs et il faut que de nombreuses personnes montent en compétences rapidement sur le sujet et que les services de données climatiques et d’ingénierie se développent. Le PNACC doit apporter des réponses sur l’organisation de cette montée en charge, et proposer des initiatives pour l’accompagnement des nombreux acteurs concernés. I4CE publiera dans les prochaines semaines une proposition en ce sens.