Peut-on s’entendre sur les moyens publics pour le climat ?
Même après une campagne électorale difficile pour l’écologie, la nécessité d’agir pour le climat reste un acquis largement partagé par les Français. Mais l’injonction à agir ne suffit pas. Pour combler le déficit d’investissements climat, il faut un consensus solide sur les moyens à y consacrer dans la durée. Aujourd’hui, ces moyens viennent en partie des budgets publics. Et sans faire de mystère, demain, nous pensons qu’ils devront probablement augmenter.
De combien exactement ? Nous y répondons avec une étude exploratoire portant sur les secteurs de la rénovation, des transports et de la production d’énergie à l’horizon 2030.
Sans action pour maitriser les dépenses, et face au déficit d’investissements climat, les besoins de dépenses publiques atteindront 71 milliards d’euros au-delà des niveaux de 2024. Mais ce besoin peut être infléchi et ramené à 39 milliards d’euros, en cumulant des réformes variées.
Il y a donc des marges de manœuvre importantes pour maitriser le besoin de dépenses publiques. Mais les réformes pour y parvenir n’apportent pas d’argent « magique » : elles reportent une part de l’effort financier liés aux investissements climat sur les entreprises et les ménages. Les récentes élections, et nos travaux sur l’accessibilité de la transition, montrent que pour les classes moyennes et populaires, ces efforts sont décourageants s’ils ne sont pas aménagés et accompagnés.
Quel que soit le gouvernement qui émane de la nouvelle Assemblée, il devra arbitrer les moyens à consacrer au climat dans son budget pour 2025 et dans la stratégie pluriannuelle de financement de la transition attendue cet automne. Repousser la tenue d’un débat ouvert sur le financement de la transition nous placera de facto sur une trajectoire qui risque de reposer lourdement sur les finances publiques.