Mettre l’accessibilité au cœur de la transition
L’inflation que connait actuellement la France, de l’ordre de 5 % par an sur la période 2022-2023, représente à plusieurs égards un défi pour l’action climatique. Elle met à mal la capacité des ménages à entreprendre les investissements nécessaires à la transition, en pesant lourdement sur leur pouvoir d’achat et en entraînant des hausses du prix de certains équipements. En augmentant le coût du financement, elle rend aussi ces investissements plus difficiles à financer.
Alors que le pouvoir d’achat est passé en tête des préoccupations des ménages français, les décideurs publics pourraient être tentés de réorganiser leurs priorités d’action au détriment de l’action climatique. Invoquer l’inflation pour justifier la prise de retard dans les investissements nécessaires à la transition serait une grave erreur. Au contraire, ce sont justement, ces investissements qui nous prémuniront contre les futurs chocs inflationnistes.
Pour cette raison, il est essentiel que tous les acteurs économiques aient les moyens de prendre part à la transition. L’étude que nous publions cette semaine s’attelle justement à la question de l’accessibilité des solutions bas-carbone. Plus précisément, elle évalue si les aides actuelles pour la rénovation énergétique et la mobilité électrique sont suffisantes pour rendre les investissements bas-carbone accessibles à tous les ménages. Il s’avère que, si les annonces récentes du gouvernement constituent un pas dans la bonne direction, une augmentation des aides publiques actuelles combinée à des solutions de financement abordables (éco-PTZ, leasing social) est nécessaire pour lever les freins économiques qui empêchent les ménages modestes et classes moyennes de s’engager dans la transition.