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L’été arrive, l’adaptation au changement climatique attend sa loi

11 juillet 2023 - Édito de la semaine - Par : Morgane NICOL

7 milliards d’euros supplémentaires en faveur de la transition écologique. L’annonce de la Première Ministre ce week-end était très attendue et montre que l’enjeu du financement est désormais pris au sérieux. Elle doit encore être analysée dans le détail et se traduire dès le Projet de loi de finances pour 2024. Le Conseil de planification écologique décalé au 17 juillet reste néanmoins un moment clé d’arbitrage politique, qu’il s’agisse de la pluriannualité de ces financements, de l’investissement des collectivités mais aussi de l’adaptation au changement climatique. Le report du Conseil nous donne l’occasion de détailler plus avant les attentes d’I4CE sur le dossier de l’adaptation. 

 

La multiplication des reportages sur les catastrophes climatiques et leurs conséquences pour la population française indique l’entrée fracassante du sujet dans le débat public. Pour autant l’adaptation reste pour le moment un des parents pauvres du processus de planification écologique.

 

Au plus haut niveau de l’État maintenant de s’en saisir pour que le nouveau plan d’adaptation au Changement Climatique (PNACC) soit à la hauteur des défis. Vous verrez dans le billet publié aujourd’hui qu’I4CE recommande de conférer une portée normative à la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) annoncée par Christophe Béchu en début d’année. La loi de programmation énergie-climat à venir pourrait en être le véhicule. Sa déclinaison devra ensuite faire l’objet d’une appropriation interministérielle.

 

Dans tous les cas, il est urgent que tous les acteurs publics et privés se posent systématiquement la question de la résilience en climat futur de leurs activités et investissements. Plus 1 seul euro ne doit financer des actifs non adaptés. L’État particulièrement s’honorerait être exemplaire en matière d’efficacité de ses dépenses. Il est attendu du gouvernement qu’il présente sans tarder comment il entend faire de l’adaptation au changement climatique de la France un objectif partagé, et s’assurer que les acteurs concernés passent rapidement à sa mise en œuvre.

 

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