Immobilier : le système financier doit (aussi) se mobiliser
L’interdiction progressive de location des passoires énergétiques provoque, c’est le moins que l’on puisse dire, des tensions. L’inquiétude grandit quant à la capacité des propriétaires à réaliser les travaux dans le temps imparti, et plus généralement quant à la capacité financière de tous les ménages à investir pour rénover leurs logements. L’inflation, évidemment, n’aide pas.
Pour aider les ménages à boucler l’équation financière de leurs travaux, l’État vient encore d’augmenter ses aides. Mais pour payer les travaux, même après déduction des subventions publiques, les ménages des classes moyennes ont besoin d’accéder à des prêts à taux bas et de longue durée. Et c’est là que le bât blesse encore.
La France a besoin d’une plus forte mobilisation du système financier pour atteindre ses objectifs de rénovation des logements. Et le système financier quant à lui a besoin que le secteur de l’immobilier prenne le virage de la transition : les prêts à l’habitat représentent 85 % de l’encours de crédits aux ménages et si le secteur de l’immobilier ne prend pas ce virage, on peut craindre les répercussions d’une transition désordonnée sur le système financier. Rappelons que le prêt immobilier a été la source de le crise financière de 2007 outre-Atlantique.
Dans la newsletter de cette semaine, vous découvrirez nos dernières publications sur le bâtiment, et notamment une nouvelle publication conjointe avec la Banque de France qui analyse les risques que font peser les impacts climatiques et une transition désordonnée du secteur immobilier sur les banques et le système financier. De nombreux dispositifs en France ont protégé jusqu’à présent les acteurs bancaires de ces risques mais ils ont un coût pour les finances publiques. Et rien ne dit qu’ils tiendront dans la durée.