La réponse européenne à l’Inflation Reduction Act américain
Depuis l’adoption par les États-Unis de l’Inflation Reduction Act, l’UE craint de voir les usines de fabrication de batteries, de panneaux solaires, et plus généralement de technologies propres, s’installer aux États-Unis plutôt que sur son sol. Cette crainte n’est pas infondée : l’IRA fournit un financement public conséquent, avec une prévisibilité sur 10 ans et la simplicité d’un régime fédéral unique. Et il ne subventionne pas uniquement la fabrication de technologies propres. Dans le cas des véhicules électriques par exemple, il soutient l’extraction des minéraux critiques, la fabrication de la batterie, l’achat de la voiture électrique et la production d’électricité renouvelable. Les États-Unis disposent d’un véritable plan de long terme d’investissement pour le climat.
Il y a l’IRA certes, il y a aussi le plan quinquennal chinois ou encore le programme japonais de transformation verte à 20 000 milliards de yens. Soyons clairs : voir les puissances mondiales se doter de tels plans d’investissement est une excellente nouvelle pour le climat. Et la réponse logique pour l’UE devrait être de se doter elle aussi d’un plan d’investissement de long terme. C’est ce que nous défendons dans la note qu’I4CE publie aujourd’hui et que vous découvrirez dans cette newsletter. Néanmoins, comme il y a aujourd’hui peu d’appétit politique en Europe pour une telle discussion, nous recommandons à la Commission européenne de commencer par la proposition d’un plan européen d’investissement qui se concentre sur le passage à l’échelle et la fabrication en Europe de technologies propres clés. Un plan qui, entre autres, devrait mobiliser les marchés publics et des programmes de soutien à l’échelle de l’UE.
Le Conseil européen d’aujourd’hui est l’occasion pour les chefs d’État et de gouvernement d’apporter à un soutien à un plan d’investissement dans les technologies propres, et d’aider ainsi la Commission à concevoir sa loi sur l’industrie net-zéro prévue pour mars 2023. Mais, aussi nécessaire soit-il, ce plan ne doit être qu’une étape. L’UE devra répondre à tous les besoins d’investissement climat si elle veut que les objectifs du Green Deal deviennent une réalité tangible pour les entreprises, les travailleurs et les familles.