Climat : les institutions financières publiques, en première ligne de la transformation du système financier
2 400 milliards de dollars par an. Ce montant, qui fait tourner la tête, est celui que nous devons collectivement réussir à mobiliser jusqu’en 2030 pour financer la transition climatique dans les pays du Sud, hors Chine. Une part importante de ce financement devra provenir de ressources domestiques : environ la moitié pourrait ainsi être mobilisée par l’amélioration des recettes fiscales nationales ou le recours aux marchés nationaux de capitaux. Le reste proviendrait de sources internationales, publiques et privées.
La bonne nouvelle, c’est que cet argent existe. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’est pas toujours utilisé à bon escient, c’est-à-dire en cohérence avec les objectifs fixés en 2015, dans l’Accord de Paris, de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels ». Pour y parvenir, l’ensemble du système financier doit cesser de financer ce qui irait à l’encontre de cet objectif, et contribuer à un développement à faibles émissions et résilient au changement climatique.
Les institutions financières publiques ont un rôle primordial à jouer dans cette transformation profonde du système financier, dont elles ne sont pourtant qu’un maillon. Elles peuvent ainsi, pour faciliter le financement du climat, permettre aux autres acteurs financiers de se refinancer à moindre coût. Elles comblent également les besoins en financement auquel le secteur privé ne peut pas répondre en raison de ses attentes risque-rendement, par exemple pour le financement d’hôpitaux ou d’écoles adaptés au changement climatique.