Climat : l’économie française doit se préparer à +4°C
Après un été qui a encore vu tomber des records climatiques, la question se pose de la résilience des activités économiques et des investissements dans un climat qui change. La France doit rapidement adopter une trajectoire de réchauffement de référence pour inciter les acteurs publics comme privés à anticiper et prévenir les risques.
Après un mois de juin 2023 parmi les plus chauds jamais enregistrés en France, l’été a été clément pour la plupart des Français. Nous n’avons pas eu, sur l’ensemble du territoire, de redite de l’été 2022. Mais l’Europe et le reste du monde ont vécu un tout autre été, avec des températures record dans nombre de pays ; les mois de juin et de juillet les plus chauds jamais enregistrés à l’échelle mondiale ; des incendies en Grèce, au Canada, à Ténérife et à Hawaï ; des inondations en Chine.
L’épisode de canicule de fin août sur la moitié sud de la France constitue une piqûre de rappel. Il va falloir réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour diminuer les impacts du changement climatique à venir. Et dans le même temps, adapter les infrastructures, les bâtiments, les activités industrielles et agricoles, en France et en Europe, à un climat qui a déjà changé, et va continuer à changer.
Les acteurs économiques – pouvoirs publics, entreprises, ménages – doivent donc s’adapter… mais à quoi ? Nous ne connaissons en effet pas exactement le niveau de réchauffement à venir, celui-ci dépendant encore de nos émissions futures, mais aussi de celles de nos voisins.
Prendre des décisions qui à défaut d’être optimisées sont robustes nécessite d’évaluer les conséquences et les risques pour différents futurs climatiques possibles. Et d’intégrer ces informations dans la prise de décision, notamment pour les décisions d’investissement dans les actifs à longue durée de vie qui seront nécessairement impactés par l’évolution du climat.
S’adapter mais à quoi ?
C’est la seule façon d’éviter de dépenser de l’argent public ou privé dans des objets inadaptés à des climats possibles dans le futur : bâtiments faisant fi du confort d’été ; infrastructures sur ou sous-dimensionnées face au risque d’inondation ; ou encore activités industrielles ou agricoles nécessitant de l’eau dans une zone où elle pourrait manquer.