Budget 2023 : Premier bilan pour le climat
Alors que le budget 2023 de la France sera bientôt adopté, il est tentant d’en faire le bilan. De voir quels enjeux climat sont traités par ce premier budget du quinquennat, et ceux qui vont devoir l’être dans les 12 mois à venir. Qu’en retenir ? Le premier fait marquant de ce budget est, sans surprise, le bouclier tarifaire. Ses avantages et ses inconvénients sont désormais bien connus, à commencer par son coût pour les finances publiques estimé à 45 milliards d’euros dans le projet de loi de finances. Ce n’est pas le mécanisme idéal, loin de là. Disons que, dans l’urgence, c’était surement le plus simple à faire pour contenir l’inflation. Mais l’urgence ayant tendance à devenir pérenne, tout du moins à durer plus longtemps que prévu, nous avons besoin d’un bouclier tarifaire 2.0.
Deuxième fait marquant : la question de l’efficacité des financements publics n’a pas été beaucoup discutée pendant le débat budgétaire, qu’il s’agisse de l’efficacité de la stratégie globale de financement de la transition ou de l’efficacité des aides publiques prises individuellement. Pourtant, cette question est pertinente pour de nombreuses aides, qu’elles concernent la rénovation des bâtiments, l’agriculture, la forêt ou encore l’adaptation. Rassurons-nous en nous disant que l’efficacité des aides ne se joue pas seulement pendant le débat budgétaire de l’automne mais tout au long de l’année, quand les critères d’attribution précis de MaPrimeRenov ou de France 2030 par exemple sont déterminés.
Troisième et dernière chose à retenir de ce budget : les investissements publics pour accélérer la transition ont augmenté de 3,5 milliards d’euros en un an, selon l’analyse conduite par I4CE et que nous publions aujourd’hui. Analyse qui montre aussi que le budget 2023 est en retard par rapport à ce qui avait été prévu par le Président pendant la dernière campagne électorale. La comparaison dans le détail, secteur par secteur, entre les 10 milliards supplémentaires prévus par le Président et le budget sur le point d’être adopté montre que c’est dans les transports – le ferroviaire et les transports collectifs urbains tout particulièrement – que le retard est le plus important. La bonne nouvelle est que, avec la loi mobilité, il ne faudra pas attendre un an et le budget 2024 pour rediscuter du financement des infrastructures de transport.