Adaptation aux impacts du changement climatique : faire du neuf avec du mieux
À quelques jours du vote au Parlement du PLF 2025 version « Bayrou », il est désormais acquis que la mise en œuvre des premières mesures prévues par le troisième Plan national d’adaptation (PNACC3) se fera en grande partie à moyens constants. Pour de toutes premières étapes cela n’empêchera pas d’avancer même si nous n’échapperons pas à l’avenir à un débat sur les besoins de moyens supplémentaires pour l’adaptation. Il y aura des arbitrages à faire au cas par cas, secteur par secteur, territoire par territoire sur ce que l’on souhaite conserver – par exemple un certain niveau de service dans les transports, la protection d’un pan de littoral – ou ce que l’on est prêt à transformer.
Mais avant de décider où et comment dépenser plus, commençons par dépenser mieux sur tous les nouveaux projets. Encore aujourd’hui, une très vaste majorité d’investissements publics sont conduits avec l’hypothèse implicite d’une stabilité du climat : du point de vue des citoyens, le risque est celui de conséquences lourdes pour la continuité du service public ou la sécurité des populations du fait d’infrastructures moins robustes ; du point de vue économique ce sont autant de dépenses potentiellement inefficaces puisqu’elles entraineront des coûts plus importants plus tard, soit en réparation à la suite de dommages climatiques, soit parce que les travaux d’adaptation auront été conduits tardivement à un coût plus élevé.
L’analyse que nous publions cette semaine présente 5 pistes concrètes pour mieux prendre en compte l’adaptation dans des investissements qui sont déjà prévus, et ce dès 2025 : intégrer des critères de confort d’été dans les aides de MaPrimeRenov’ ou du Fonds Vert ; mettre l’adaptation au cœur des opérations de renouvellement urbain ou des projets de rénovation de l’immobilier de l’Etat ; intégrer le sujet dans les contrats d’objectifs des gestionnaires de réseau de transport. Ensemble, les leviers identifiés pourraient permettre d’adapter jusqu’à 25 milliards d’euros d’investissement annuels existants avant de généraliser ce « réflexe adaptation » à tous les investissements publics concernés.
En matière d’adaptation il faudra faire plus ET mieux, commençons déjà par faire mieux.