Action climatique locale : le risque du coup d’arrêt
Les collectivités locales accélèrent leur action climatique. Pour François Thomazeau dans cette tribune de la Gazette des communes, c’est une très bonne nouvelle, car leur rôle est central dans le chemin qui doit conduire la France vers la neutralité carbone. Mais le projet loi de finances 2025 laisse planer la menace d’un coup d’arrêt brutal, à rebours de la volonté affichée de réconcilier les « deux dettes », écologique et budgétaire.
Un monde local en pleine accélération sur le climat depuis 2017
Entre 2017 et 2022, les dépenses engagées par les communes et leurs groupements, les départements et les régions pour rénover des bâtiments publics, aménager des pistes cyclables ou améliorer l’offre de transport en commun ont augmenté de 44 %. Cette hausse s’inscrit dans un contexte d’investissement globalement dynamique, mais la structure même des dépenses locales a évolué : la part dédiée au « climat » est passée sur la période de 9,5 % à 13 %. Les élus locaux montrent ainsi leur volonté de faire le tri dans leurs projets et d’opérer de véritables choix tirant vers le « vert » au détriment du reste.
Ce n’est pas un hasard. Les dernières élections locales ont montré une place croissante des questions écologiques dans l’expression citoyenne. Les manifestations concrètes du changement climatique comme lors de l’été 2022, marqué par des sécheresses et incendies d’une ampleur inédite, servent souvent d’électrochoc. Enfin, l’outillage et l’expertise des élus et techniciens territoriaux ont progressé alors que des instruments d’accompagnement et de financement dédiés ont été créés, notamment par l’État, en ingénierie, en prêts ou en subventions.