En attendant le Plan national d’adaptation au changement climatique
Les élections législatives anticipées ont balayé la dernière chance pour le gouvernement de présenter le projet de 3ème Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC3) avant l’été. Les travaux avaient néanmoins bien avancé et, quelles que soient les suites, il y aura trois choses à retenir des progrès des derniers mois sur l’adaptation :
La première, c’est l’idée maitresse du PNACC3 – celle qui pourrait structurellement changer la donne en matière d’adaptation et autour de laquelle toutes les dynamiques ont commencé à s’aligner : le partage d’une trajectoire de réchauffement de référence (TRACC). La prise en compte systématique du climat futur selon les hypothèses partagées de cette TRACC est une manière efficace pour enfin arrêter de regarder dans le rétroviseur et concrétiser un « réflexe adaptation » dans tous les investissements structurants. À ce stade, la TRACC n’est encore inscrite dans le marbre nulle part. Aller au bout de cette idée nécessitera un nouveau moment politique sur l’adaptation.
La deuxième est qu’il y a encore largement de quoi avancer sur une multitude de sujets pour préparer ce moment. Les conditions de mise en œuvre des nombreuses actions plus techniques identifiées lors des travaux préparatoires du PNACC – qui sont autant de points de passage obligés pour s’adapter (conduire des analyses de vulnérabilité, mettre à jour des référentiels…) – ne sont pas dissoutes. L’ensemble des acteurs qui avaient commencé à se mobiliser – administrations, opérateurs publics, gestionnaires de réseaux, associations d’entreprises, de collectivités – peuvent et doivent continuer à travailler pour permettre aux discussions politiques d’aller encore plus loin dès qu’elles reprendront.
La troisième est que la question des moyens associés à l’adaptation – moyens financiers mais aussi moyens humains – reste un point dur à débloquer. Comme l’ont montré nos travaux récents, s’adapter aura un coût même si celui-ci est moindre que de ne rien faire. Par qui ce coût sera pris en charge, comment il sera réparti étape par étape ? Ce sont les questions dont il reste collectivement à se saisir.