Nouvelle mandature européenne : 5 ans pour relever le défi de l’investissement climat
Ce week-end, les citoyens de l’Union européenne se rendent aux urnes. Nombreux sont ceux qui s’attendent à un basculement à droite de l’échiquier politique, contrastant fortement avec la « vague verte » de 2019. À Bruxelles, les dirigeants envisagent un mandat de cinq ans dominé par les questions de sécurité et de compétitivité. En cette période de turbulences, quel est l’avenir des politiques climatiques phare de l’Europe, le Pacte vert ? Le Pacte vert et le paquet “Fit for 55” nous ont donné le un cadre réglementaire – mais leur mise en œuvre nécessite des investissements. Le rapport d’I4CE sur le déficit d’investissements climat européens montre que les investissements climat doivent doubler pour que l’objectif de 2030 soit réalisable.
Cependant, les investissements dans la décarbonation de l’Europe doivent être considérés comme essentiels à la compétitivité et à la sécurité. La compétitivité de l’UE dépend en partie du développement d’une base industrielle solide dans le domaine des technologies propres et il convient de mieux utiliser les outils dont l’UE dispose déjà, comme nous l’explorons dans ce rapport sur le Fonds pour l’innovation. En outre, la sécurité à long terme de l’Europe exige une défense contre les menaces militaires, mais aussi contre les impacts liés au changement climatique. Le travail d’I4CE sur le coût de l’adaptation, ainsi que sur la façon de mieux intégrer les plans de transition prudentiels dans la réglementation financière pour assurer le financement d’une transition ordonnée au niveau de l’UE, donne le ton pour les décideurs politiques dans ce prochain mandat.
Enfin, pour assurer une transition juste, les États membres devront aider les plus pauvres à rénover leurs logements et à abandonner les voitures thermiques. Les recherches menées par I4CE dans le contexte français démontrent l’ampleur du défi, qui ne fera que s’accentuer dans les pays confrontés à des taux de pauvreté énergétique plus élevés. Nous sommes sur le point d’entamer un nouveau mandat de cinq ans, au cours duquel l’Union européenne se trouve à un tournant décisif. Assurer la sécurité, la compétitivité et la décarbonation de l’Europe nécessite une action publique, au niveau de l’UE et des États membres. I4CE, grâce à ses analyses sectorielles et géographiques, est prête à accompagner les décideurs politiques à relever ces défis et à regagner la confiance d’électeurs de plus en plus désabusés. Cependant, pour y parvenir, il faut une Europe prête à agir – une Europe qui investit.
#I4CEquipe
Une Europe qui agit et investit – que faut-il ? Consultez nos derniers rapports sur l’agenda politique de l’UE pour le financement d’une transition climatique juste, avec des évaluations dans les principaux domaines politiques et des recommandations pour le prochain mandat de l’UE.
Un déficit d’investissement climat européens de près de 406 milliards d’euros
Le premier rapport d‘I4CE sur le déficit d’investissements climat européens analyse les investissements dans 22 secteurs de l’économie européenne essentiels pour que l’UE atteigne ses objectifs climatiques et de sécurité énergétique pour 2030. Les investissements climatiques dans l’UE ont augmenté de 9 % en 2022, atteignant 407 milliards d’euros dans ces 22 secteurs, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les années à venir. Cependant, ces investissements doivent doubler pour que l’UE atteigne ses objectifs. Ce rapport fournit des données granulaires et transparentes afin d’aider les citoyens et les décideurs politiques européens à prendre des décisions éclairées, avant et après les élections européennes du 9 juin 2024.
L’Europe doit passer du déni à l’acceptation dans la course aux technologies propres
Le Fonds européen pour l’innovation est le plus grand fonds européen pour l’innovation climatique. Il a un rôle clé à jouer dans l’action climatique européenne, la sécurité énergétique, le leadership technologique et la compétitivité. Pour libérer tout le potentiel des technologies propres européennes, un soutien public plus important est nécessaire pour aider davantage d’entreprises et de projets à franchir les difficultés qui sont inhérentes à l’innovation et à la mise à l’échelle des technologies propres. Le document d’I4CE intitulé « Comment renforcer le Fonds européen pour l’innovation en faveur du climat » propose cinq façons d’améliorer l’impact du Fonds pour répondre aux ambitions européennes en matière de technologies propres.
Plans de transition prudentiels : l’Autorité bancaire européenne doit fixer un cap plus ambitieux
L’adoption récente de la directive sur les exigences de capital a inclus les enjeux liés au changement climatique et l’obligation pour les banques d’élaborer des plans de transition prudentiels sous la supervision de la Banque centrale européenne. Il s’agit d’une opportunité majeure, mais qui dépendra beaucoup de sa mise en œuvre. L’Autorité bancaire européenne (ABE) clarifie actuellement la manière dont les banques doivent élaborer ces plans de transition prudentiels. Dans sa réponse à la consultation publique, I4CE recommande à l’ABE de renforcer ses lignes directrices sur les plans de transition prudentiels.
Cadre de certification : le diable se cache dans les détails
Suite à l’adoption du Cadre de certification de l’Union européenne relatif aux absorptions de carbone (CRCF), il y a de grands espoirs d’améliorer et d’harmoniser la mesure du carbone pour certifier les projets dans un secteur où il y a beaucoup d’incertitude. I4CE travaille avec ses partenaires européens dans plusieurs projets financés par l’UE (INFORMA, CREDIBLE, CLIMATE FARM DEMO) afin d’améliorer le suivi de la foresterie et de l’agriculture et d’augmenter le financement de projets positifs pour le climat.
Mettre l’accessibilité de la transition au cœur des politiques climatiques
Des taux d’inflation sans précédent et une crise du coût de la vie dans toute l’Europe ont mis à mal l’action climatique à plusieurs égards. La réduction du pouvoir d’achat, combinée à des coûts plus élevés – en particulier pour les rénovations énergétiques des logements – et à l’augmentation des coûts de financement, compromet la capacité des ménages à entreprendre les investissements nécessaires à la transition. Dans ce contexte, dans quelle mesure les solutions bas carbone sont-elles accessibles aux ménages ? Un rapport d’I4CE analyse la situation en France, et souligne que tous les acteurs économiques doivent avoir les moyens de participer à la transition.
Quels coûts de l’adaptation ? Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C
Alors que l’Union européenne renforce progressivement son action en faveur de l’adaptation, les travaux d’I4CE ont permis de fournir de premières estimations des coûts d’adaptation pour quelques-uns des principaux secteurs économiques en France : le bâtiment, les infrastructures de transport terrestre et les productions végétales agricoles. Au-delà de la nécessité d’une action immédiate que nous avions quantifiée en 2022, ces résultats ouvrent le débat sur les grands choix d’adaptation qui restent à faire y compris au niveau européen. Déterminer les coûts de l’adaptation, c’est d’abord se demander : quel niveau de service voulons-nous maintenir à tout prix ? Que sommes-nous prêts à transformer ? À quoi sommes-nous prêts à renoncer ?