Investissements climat : derrière les chiffres, des choix politiques
Avec le récent rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz, la question du financement de la transition climatique fait les gros titres en France. Il suscite énormément de réactions et vous trouverez dans cette newsletter plusieurs analyses d’I4CE, dont une qui explore l’idée de financer la transition avec des économies budgétaires et met en lumière les défis, jamais faciles, que cela implique de relever.
Un chiffre du rapport Pisani retient l’attention : les investissements devront augmenter de 66 milliards d’euros d’ici 2030 pour réussir la transition. Comment expliquer ce qui sépare ces 66 milliards des 22 milliards dont parle le Panorama d’I4CE ? Les différences d’approches sont nombreuses.
Ainsi, notre estimation porte sur les investissements en plus du niveau atteint en 2021, et en moyenne d’ici 2030. Quand le chiffre de 66 milliards est le niveau atteint en 2030, et par rapport à un scénario de référence. Il y a d’autres explications de ce type, mais l’essentiel est ailleurs.
Là où notre estimation, et celles d’autres instituts, se basent encore sur les orientations de l’ancienne Stratégie nationale bas-carbone, la mission Pisani accélère la transition pour atteindre le nouvel objectif européen de réduction des émissions de 55% en 2030. De plus, rattraper le retard accumulé ces dernières années accroit d’autant les besoins d’investissements à venir. Et le rapport souligne que c’est dans la rénovation des bâtiments qu’il faudra faire le gros de l’effort. Les écarts de chiffres sont donc moins une question technique qu’un choix politique : le choix, pour le gouvernement et les parlementaires, de la nouvelle stratégie bas-carbone de la France.