Publications France Financement public

Environnement : une « pause réglementaire » nécessaire ?

25 mai 2023 - Tribune - Par : Benoît LEGUET

Emmanuel Macron a certes commis une erreur en demandant une « pause réglementaire » européenne sur l’environnement, estime Benoît Leguet dans cette tribune pour Les Echos, mais il a aussi énoncé une vérité, essentielle au débat.

 

Disons-le d’emblée. Emmanuel Macron a eu tort de lâcher une bombe rhétorique, jeudi 11 mai , en demandant une « pause réglementaire » européenne sur l’environnement. Et c’est dommage, car il a dit juste après quelque chose d’essentiel, et passé sous les radars des commentateurs : l’Europe et la France risquent « d’être les mieux-disants en termes de réglementation, et les moins-disants en termes de financement ».

 

Après quatre ans de votes et de décisions européennes sur son Green Deal, l’Europe peut aujourd’hui être vue comme l’entité politique la mieux-disante au monde sur la réglementation pour le climat.

 

Une « pause réglementaire » de fait

Cela reste insuffisant pour respecter l’Accord de Paris et nombre de négociations européennes déjà engagées vont devoir être finalisées pour donner de la visibilité réglementaire et permettre aux acteurs publics – États et collectivités territoriales – et privés – entreprises et ménages – d’investir sereinement dans la transition. Mais de fait, à un an de l’élection européenne, une forme de « pause réglementaire » va avoir lieu.

 

Il va falloir des financements publics dans la durée pour accompagner la mise en œuvre de ces réglementations, pour transformer radicalement l’économie en vingt-cinq ans et atteindre la neutralité carbone. Et, « en même temps », pour nous adapter aux évolutions déjà en cours du climat.

 

Lire l’article sur Les Échos

Pour aller plus loin
  • 28/06/2024
    Législatives : deux voies pour le climat

    La transition vers une France décarbonée n’est pas un chemin facile, et requiert des ménages une implication et des investissements à court terme. Cela peut nourrir un rejet de ces politiques. Face à la difficulté, faut-il faire machine arrière ou chercher une voie de passage suscitant une plus large adhésion ? Pour Benoît Leguet d’[i4ce], c’est ce qui se joue dans la campagne pour les élections législatives, avec des partis qui font des propositions pour aider les classes moyennes et populaires à faire la transition, et d’autres qui sont tentés, en l’assumant ou non, de rejeter toute politique associée de près ou de loin au climat. Disons-le d’emblée : la deuxième voie est une impasse, dans laquelle les partis ne doivent pas s’engager.

  • 12/01/2024
    Pour 2024, moins de voeux et plus de plans de financement de la transition écologique, en France, en Europe et dans le monde

    2023 a été, en France, l’année de la planification écologique. Avec le travail réalisé par le Secrétariat général à la planification écologique, il y a désormais un plan. Avec pour 2024 une augmentation de 10 milliards d’euros des autorisations d’engagement en faveur de la transition. En 2024, il va falloir parachever ce travail dans deux directions. D’abord, territorialiser la planification pour transformer le plan en actions concrètes dans les territoires. Ensuite, doter le plan… d’un plan de financement, d’une stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique, comme s’y est engagé l’exécutif. Et dans cette stratégie pluriannuelle, pour rester sur le seul climat, traiter les moyens dédiés à l’atténuation mais aussi à l’adaptation au changement climatique ; et s’assurer que les collectivités locales, fers de lance de la transition territorialisée, auront les moyens de financer leur ambition.

  • 26/10/2023
    Développer les usages du bois à longue durée de vie : regard sur les filières allemande, roumaine et suédoise

    L’atteinte de la neutralité carbone passera par une réorientation des bois de faible diamètre et qualité vers les usages longs. Pour atteindre la neutralité carbone, la France compte sur son puits de carbone pour absorber les 80 MtCO2éq d’émissions qui resteront en 2050. Un puits de carbone plus faible obligerait à réduire encore davantage les émissions des autres secteurs (transports, agriculture, industrie…) pour lesquels la France table sur une déjà drastique division par six. Entretenir et accroître notre puits doit donc être une préoccupation majeure de la politique climatique nationale.

Voir toutes les publications
Contact Presse Amélie FRITZ Responsable communication et relations presse Email
Inscrivez-vous à notre liste de diffusion :
Je m'inscris !
Inscrivez-vous à notre newsletter
Une fois par semaine, recevez toute l’information de l’économie pour le climat.
Je m'inscris !
Fermer