La transmission des incitations REDD+ aux acteurs locaux : leçons de la gestion du
Par Mariana DEHEZA et Valentin BELLASSEN
Après un décollage tardif au sein des négociations internationales sur le climat, la problématique de la réduction des émissions de CO2 dans le secteur forestier se trouve en plein essor depuis 2005, avec notamment le consensus sur l’urgence de mettre en place un mécanisme global REDD+. Ce mécanisme vise à fournir aux pays en développement des incitations afin de réduire les émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts ainsi que d’augmenter les stocks de carbone, via des pratiques sylvicoles adaptées ou des plantations. Un accord a également été décidé pour que les incitations REDD+ soient basées sur les résultats et soient données au niveau national.
Néanmoins, les initiatives à une échelle infranationale sont également un moyen efficace de réduire la déforestation. Or quand les incitations dépendent de la performance nationale, les intégrer à des initiatives de réduction à une échelle infranationale devient un défi au niveau technique et financier. Techniquement, la méthode nationale de l’inventaire doit être capable de capter les réductions d’émissions issues des projets à une échelle infranationale (régionale, locale ou projet). Financièrement, les investisseurs risquent d’être découragés si leur rémunération est réduite à cause d’une augmentation de la déforestation dans des zones en dehors du périmètre de leurs investissements. Au global, le problème de transmission des incitations nationales à une échelle locale peut se réduire à une décision politique sur le système de partage du risque entre le gouvernement central et les acteurs privés.